Sans reddition

Mort ou vif

Ici, pas besoin de guerres
La mort se présente d’elle-même
Pas besoin de chercher de sanctuaire
Tout est prescrit par le système
Aujourd’hui est pire qu’hier
Mais sûrement bien mieux que demain
Cette journée n’est pas la dernière
Du règne des assassins

Seras-tu mort ou vif demain
À leurs yeux ta vie ne vaut rien
Seras-tu mort ou vif demain
L’avenir est incertain
Seras-tu mort ou vif demain
Lutte encore par tous les moyens
Seras-tu mort ou vif demain
Reste le seul maître de ton destin

Pour être pris dans la spirale
Du crime et de la violence
Il n’y a qu’à vivre en marginal
Pour que s’enclenche la grande danse
Le bal maudit des spectres rieurs
Du chômage et de la pauvreté
La fiesta de tous les menteurs
Que le pouvoir peut tenter

Toutes les routes mènent à la ruine
Sur la carte de l’indifférence
Cette belle société guillotine
De sa lame d’intolérance
Et les pauvres gens qu’on leurre
N’ont vraiment que peu de chances
Car au royaume des tricheurs
Le parcours est piégé d’avance

Mensonges & trahison / Banlieusards

Un regard de chat sous ton chapeau melon
Et un sourire béat qui ne présage rien de bon
Tu marches dans les rues vides, pensant à ton avenir
Toujours à te demander ce que tu vas devenir

Entre deux tendances, tu es plutôt divisé
Mais plus tu y penses, plus tu trouves qu’il faut changer
Tu n’es pas raciste, qu’un jeune enragé
Contre tous les fascistes désormais isolés

À droite on te rejette, tu ne t’en portes pas plus mal
À gauche on te regrette mais ça reste amical
L’honneur n’est qu’illusion, disent tes amis keupons
Et cette patrie de con n’a en soi rien de bon

Ils avaient essayé de te récupérer
Ta colère, révolté, ils voulaient la canaliser
T’inculquer leurs idées, pouvoir te diriger
Un coup pour te vider qui heureusement a foiré

Aujourd’hui tu as compris d’où te vient l’énergie
Qui anime ta vie, fait ton autonomie
Seul maître de ton destin, trace toi-même le chemin
Le véritable combat, prends ta place et bats-toi

Qu’on soit jaune ou blanc, noir ou rouge
Est-ce bien important du moment que ça bouge
Déplacer le problème, bien faible stratagème
Ils nous ont divisés pour pouvoir gouverner

*

Nous ne saurons jamais
Ce que vraiment nous sommes
Ce qu’il reste aujourd’hui
De la folie des hommes
De terribles enragés
Un goût de perdition
La rage de la jeunesse
À travers métal et béton

Sur les vestiges ternis
De cette terre des hommes
Ce qu’il reste aujourd’hui
Aux jeunes crados que nous sommes
Qu’un terrain vague
À perte de vue
Souvenir de bêtise humaine
Et de société déchue

Banlieusards nous sommes
Et banlieusards nous resterons
Contre la folie des hommes
Et contre toutes les oppressions

Banlieusards nous sommes
Banlieusards nous resterons
Contre la folie des hommes
Toujours nous nous dresserons

Coyote

Partout où tu vas tu es toujours seul
Comme si la marque des damnés collait à ta gueule
Tel un tatouage le symbole de dissidence
De ta classe criminelle, de tes cris de vengeance
Héritier mal-aimé de mariages illégaux
Le fils d’une putain de Nouveau-Mexico
De mensonges et de haine ta vie est un désert
Les mémoires que tu gardes te laissent un goût amer

Le goût de ton sang te coulant au visage
Les pierres que t’ont jetées tous les gens des villages
N’ayant vu en toi qu’une plaie, qu’une vermine
Toi qui avais volé, poussé par la famine
Tenu responsable de tous leurs maux
Tu es le pestiféré entre tous
Et comme les hommes du Nord en veulent à ta peau
Tu fuis en solitaire où le vent te pousse

D’un cœur pur et juste ils ont fait une pierre
Tu es devenu le monstre qu’ils voyaient
La douleur de la gangrène qui te ronge les chairs
Tes rêves sont cauchemars à tout jamais
Tapi dans l’ombre d’un dernier refuge
Caché dans les décombres, la folie te gruge
Toi dont le futur reste une aventure
C’est peut-être un espoir vain que te réserve demain

Coyote quel est ton vrai nom, enfant d’une noire incantation
Celle d’un monde de corruption, de lâcheté, de diffamation

Olaf / Échec & Mat

Moi j’ai un grand frère, il s’appelle Olaf
Il va partir à la guerre, toute ma famille est très fière
Oh moi je ne veux pas y aller, oh moi je ne veux pas crever
Je suis allergique aux armes et à la marche à pied

Mon frère n’est pas revenu, il est mort au combat
Dans une fosse anonyme maintenant il reposera
Mon père a honte de moi, me dit que je suis un cloporte
Mais mieux vaut être une honte vivante qu’une fierté morte

Ouais, Ludwig a raison, les morts sont des cons
Et moi aussi maintenant je chie sur leurs tombes
Pour ternir un peu de tout ce qui leur reste
Un bout de cimetière et cette fierté que je déteste

*

Est-ce pure naïveté
Que de croire à un monde meilleur
Moi les armes du pouvoir
Ne me font plus tellement peur
Marre que ces couleurs soient bannies
Comme une marque qu’on interdit
Je les arborerai ne vous en déplaise
Envers et contre ceux qui se taisent

Car sachez que cet échiquier
Est symbole de notre amitié
Et sachez que ces damiers
Scellent à jamais notre unité
Ensemble on peut tout changer
En se serrant les coudes, ca peut s’améliorer
Mais en restant à genoux devant le pouvoir
Vous n’aurez contribué qu’à rendre ce monde plus noir

Sortons de notre indifférence
Et donnons nous une dernière chance
Et voyons ce qu’il y aura de nouveau
Demain à l’ombre des drapeaux

Tchernobyl

Tchernobyl, Tchernobyl
J’ai peur Tchernobyl
Les atomes détruisent la ville
Des poumons faits de vinyle
Une gaffe parmi les autres
Une erreur c’est pas leur faute
Génocide involontaire
Respires-tu la mort dans l’air

J’ai peur Tchernobyl
J’ai peur Tchernobyl

Sentinelles

Surveillance électronique
Détection gouvernementale
Paranoïa, peur et panique
Espionnage secret illégal
Tu crois avoir une vie privée
Il est temps de te détromper
Car ton existence, ton vécu
Font foi d’information reçue

Entre sondages et statistiques
Relevés et dépositions
Sans que les choses se compliquent
On peut connaître tes intentions
Et les diffusions dites secrètes
Ne le restent pas très longtemps
Ici tout se vend, tout s’achète
Surtout les bons renseignements

Les fautes sont comptabilisées
Les mensonges ont des détecteurs
Mais ce n’est pas ta réalité
Qui passe par radio-émetteur
Ah ce n’est pas la méfiance
Qu’ils cherchent à éveiller
Par naïveté et insouciance
Passe le contrôle dissimulé

Fiché, épié, classifié, détection et services privés
Ton intimité est étalée, transmise aux services de données
Fiché, épié, classifié, détection et services privés
Si tu ne veux pas vivre surveillé, ton vœu est sans cesse bafoué

Gouvernements, corporations
Suivent ta trace depuis la naissance
Accumulent l’information
Qui assure ton obéissance
Si tu rêves de sécurité
D’ordre civil par l’autorité
Sache que tu ne seras plus à l’abri
La justice se vend à gros prix

Sans reddition

Comme nous tu frappes tes peaux
Et tu grattes tes cordes
Tu aboies dans ton micro
Comme les chiens qui mordent
Sans être un virtuose
Tu te débrouilles assez bien
Tu sais que c’est à ceux qui osent
Que demain appartient
Tu as la nuit, la rage et la rue
La force et l’énergie des espoirs déçus
Tu rêves d’artistes libres
Qui savent encore créer
Des musiques qui enivrent
Les sauvages de ta cité

Comme nous tu avais cru
A l’unité d’une scène
Mais ce rêve s’est perdu
C’est toujours la même rengaine
Compétition, jalousie
Sapent le moral et tuent l’esprit
La promotion véreuse
Rend l’industrie dangereuse
La musique-produit n’a pas d’intérêt
Cru, vivant, insoumis
Sauvage tu restes vrai
Comme nous, les castes du rock
Tu les fuis, tu t’en moques
Tu sais qu’elles divisent
Cette scène qui s’enlise

Jamais je ne me rendrai
Jamais je ne changerai

Comme nous tu continues
À rêver de concerts, de fêtes ininterrompues
Et de faire le tour de la terre
Pense à ce public qui te ressemble tellement
Tu veux qu’on lui explique qu’on peut vivre autrement
Pratique dans ton trou, joue ta propre musique
Continue jusqu’au bout en restant authentique
Peu importe ce qui arrivera, tu te seras amusé
Et tu ne regretteras pas d’avoir persévéré

D’avoir persévéré
Sans jamais reculer
Et toujours continuer
Sans jamais t’arrêter
Sans reddition

L’Auberge des trépassés

Peut-être connaissez-vous l’auberge chez Paré
C’est un bien bel endroit, quoiqu’un peu mal famé
J’y connais tout le monde car j’y vais toutes les nuits
Et d’une certaine manière, c’est là que je gagne ma vie
Ma chienne de vie

L’ambiance y est malsaine, l’atmosphère enfumée
Assassins et tire-laines y sont tous rassemblés
Ce soir tu y es aussi, je t’ai tout de suite aperçu
Les deux yeux dans le vide, l’air complètement perdu
Pigeon parfait

Je t’observe de loin, tu as l’air d’être seul
La naïveté se lit sur ta belle petite gueule
Je m’approche de toi en t’offrant une bière
Surtout savoure-la bien, ce sera peut-être la dernière
On ne sait jamais
Vraiment jamais

Alors toute la nuit, je m’efforce de te saouler
Et à la fermeture quand tu ne peux plus marcher
Je te prends par le collet et je te traîne dehors
Tu ne te défends même plus, tu es vraiment ivre mort
Saoul comme un porc

Reste plus qu’à t’assommer sur le bord du pavé
Te fourrer dans un sac pour te dissimuler
Alors je me rendrai avec toi sur mon dos
Chez celui qui m’attend pour m’acheter mon fardeau
Pour quelques sous

L’Église interdisant de disséquer les morts
C’est là que j’interviens lui procurant des corps
Le vieux me paie très bien pour ne pas poser de questions
Et moi de toute manière, je me fous de la religion
De toute façon, de toute façon

Il s’occupera de toi, tu seras bien traité
Tu ne souffriras pas avant d’être éventré
Il fouillera tes entrailles, ta belle anatomie
Au nom de la connaissance, tu donneras ta vie
À la science

Maintenant que vous connaissez l’auberge chez Paré
Cet agréable endroit qu’il vaut mieux éviter
Inutile de vous dire que si vous y allez
Surtout n’acceptez pas la bière d’un étranger
On ne sait jamais
Vraiment jamais

Cul-de-sac

La blancheur de ta race
La pureté de ton sang
Tu veux laisser ta trace
Mais sans sortir du rang
En luttant pour l’honneur
Le drapeau, la patrie
En misant sur la peur
Tu rêves de tyrannie

Oi! Oi! Oi!

Guerrier de l’ordre nouveau
Combattant de la rue
Tu veux jouer les héros
D’une croisade sans issue
L’empire que tu défends
Amorce son déclin
Et tes actes inconscients
Le mèneront à sa fin

Il faut tirer leçon
Des gouffres de l’histoire
La force de la nation
Est toujours illusoire
Règne de la swastika
Doublée de croix-celtique
Intérêt de l’état
Non tout cela n’est qu’esthétique

Tu as cherché la violence
Et puis tu l’as trouvée
C’est ta propre faiblesse
Qui t’aura achevé
De toute manière il y aura
Toujours plus fort que toi
Car la jeunesse est libre
Et crois-moi elle le restera

Sous notre bannière noire
Nous resterons unis
En reniant les fascistes
Et les néo-nazis
Nous nous battrons aussi
Peut-être à l’occasion
Si c’est ca qui peut mener
À votre perdition

Sous un ciel écarlate

Comme la pluie qui s’abat tout au fond de mon être
Et le tonnerre qui gronde comme au temps des ancêtres
Comme le feu qui rougeoie jusqu’aux confins du ciel
La furie de ce monde me paraît éternelle
Je sens la violence et je vois le chaos
J’entends la délinquance hurlée bien haut
Je ressens la douleur comme je vois la torture
J’ai goûté ton malheur, j’ai touché tes blessures

Sous un ciel écarlate
Je veux que ma colère éclate
Qu’elle balaye tout sur son passage
Tout ce qui alimente les feux de ma rage

Comme des coups de semonce qui appellent à la folie
Je sens se déchaîner les brasiers interdits
Laissez-moi ravager, brûler et saccager
Mettre à feu et à sang, détruire tout maintenant
Laissez-moi la fureur et les détonations
L’enfer tout en couleurs de la grande explosion
C’est ma dernière décharge, mon dernier attentat
Je m’abandonne aux flammes de la vendetta

Théâtre de la cruauté

L’existence n’est qu’une grande pièce de théâtre
Que quelqu’un parsèmerait de tentations douceâtres
Une pièce de comédie écrite par un fou
Et jouée toutes les nuits par des débiles sans goût
La vie n’est rien d’autre qu’un spectacle sans éclat
Pour ceux qui s’y vautrent sans même savoir pourquoi
Sans savoir qui ils sont, ils avancent masqués
Comme si le rôle qu’ils ont leur était imposé

La pute et le lesbien, l’handicapé drogué
Le curé infecté, fillettes percées et tatouées
Acteurs et comédiens d’un tragique éhonté
Ensemble sur la même scène, théâtre-cruauté
Les actes se succèdent sans trop qu’on sache comment
Il n’y a pas d’intermède pour tous ces déments
Dont le destin navrant est comme un chat noir
Silencieux et fuyant dans la pénombre du soir

Théâtre du misérable, du vaincu malheureux
Du monstre abominable et du vainqueur hideux
Tous pris dans l’arène noire de cette vie sans espoir
Murés dans le silence de cette foule immense
Moi, spectateur égaré dans ce drame d’aliénés
Le rideau est toujours levé au théâtre de la cruauté

Au cœur de la tempête

D’aucune faction, d’aucune milice
Nous évoluons loin des idées qui trahissent
Sur un fond de couleur rouge et noir
Un crâne et des ossements comme seul étendard
Nous, seuls face au public, rassemblés par la musique
Que les rythmes résonnent, que la distorsion gronde
Que les notes tourbillonnent, nous sommes seuls face au monde

Tatouée dans nos esprits, l’aventure de la vie
Qu’on veut sans compromis et surtout sans sursis
De cœur et de tête, toujours l’esprit à la fête
Que rien ne nous arrête, nous irons jusqu’au cœur de la tempête

De Montréal à Paris, ça restera les mêmes nuits
À rire et à fêter, à boire et à se déchaîner
Mais frère, il ne faut pas ralentir ou t’arrêter, tu risques de vieillir
Vieillir du cœur, vieillir dans la peur, vivre ton malheur
Et te noyer dans tes pleurs

Si un jour nous partons, si nous disparaissons
Ce sera sans dire adieu et ce sera tant mieux
Car il n’y a pas de doute, on se reverra
On écumera d’autres routes quelque part dans l’au-delà
Plutôt mourir debout que de vivre à genoux
Surtout il ne faudrait pas croire que l’idée est dérisoire
Pour nous ça se passe plutôt bien
La vie est un grand bal de vauriens

Comme une flamme trop forte

Ils te traitent de fou car ils ne comprennent pas
Les femmes que tu aimes, les pays que tu vois
Les choses que tu imagines tout au creux de ta tête
Ils ne peuvent pas comprendre, oh ils sont bien trop bêtes

Tu ne cadres pas dans leur monde où les clones se confondent
Toi tu n’es pas de ceux qui mentent pour être heureux
Tu agis trop souvent comme le ferait un enfant
Tu penses avec ton cœur, tu ris comme tu pleures

Tes idées, tes passions, tes convictions te consument
Ton imagination, elle t’embrase et t’allume

Un jour tu partiras, doucement tu t’éteindras
Comme une flamme trop forte, prématurément morte
Et tu diras adieu, à ces rêves délicieux
Qui t’ont accompagné depuis le jour où tu es né

S’ils ne te laissent pas sortir, il ne te reste qu’à mourir
Mais tu seras heureux car tu auras vu mieux
Que ces cellules vides pour des têtes trop pleines
Où on case les humains que trop peu de gens comprennent

Sois cette flamme trop forte qui à tout jamais brûlera
Ce souffle de vie qui t’emporte reste celui qui nous marquera

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