Que tombent les masques
Rue du malheur, rôdent les vautours
Et les enfants qui pleurent attendent toujours
Un avenir plus beau, hors des noirs ghettos
Tristes comme des cimetières remplis de crasse, de misère
Aux tréfonds de la cité, les jeunes désoeuvrés
Se fondent dans la nuit, dans un monde d’oubli
Loin des familles éclatées, des plaies et des blessures
D’l’univers sans pitié d’où provient la rupture
Centre d’accueil-prison où se perd la raison
Centre de détention; cassure et répréssion
Enfants mis en retrait, abus d’autorité
Des délinquants en fuite, semblant de liberté
Monde d’intolérance, société d’exclusion
N’inspirent plus que méfiance aux jeunes générations
Voyou de classe dissidente au nouveau mode de vie
Une rage adolescente dont résonnent les cris
Mais les squatts, par la peur sont tous condamnés
Et cette nuit les fugueurs ont été dénoncés
Mais reste la violence et reste la haine
Tout gronde en cadence, symphonie urbaine
Un faux jeton et une nuit de deuil
Les salauds resteront seuls dans leurs cercueils
C’est dans un parking souterrain d’un bâtiment hideux
Qu’têtes brûlées et vauriens décid’ront d’mettre le feu
Qu’elle est rouge ce soir, qu’elle est rouge la banlieue
C’est un peu normal, on lui a mis le feu
Qu’elle est rouge ce soir, qu’elle est rouge la banlieue
C’est en signe de désespoir qu’on lui a mis le feu
Un regard de chat sous ton chapeau melon
Et un sourire béat qui n’présage rien de bon
Tu marches dans les rues vides, pensant à ton avenir
Toujours à te d’mander ce que tu vas d’venir
Entre deux tendances, t’es plutôt divisé
Mais plus tu y penses plus tu trouves qu’il faut changer
Tu n’es pas raciste, qu’un jeune enragé
Contre tout les fascistes désormais isolés
A droite on te rejette, tu n’t’en portes pas plus mal
A gauche on te regrette mais ça reste amical
« L’honneur n’est qu’illusion », disent tes amis keupons
« Et cette patrie de con n’a en soi rien de bon ! »
Ils avaient essayé de te récupérer
Ta colère, révolté, ils voulaient la canaliser
T’inculquer leurs idées, pouvoir te diriger
Un coup pour te vider qui heureusement à foiré
Aujourd’hui t’a compris d’où te viens l’énergie
Qui anime ta vie, fait ton autonomie
Seul maître de ton destin, traces toi-même le chemin
Le véritable combat, prends ta place et bats-toi
Qu’on soit jaune ou blanc, noir ou rouge
Est-ce bien important du moment que ça bouge
Déplacer le problème, bien faible stratagème
Ils nous ont divisés pour pouvoir gouverner
Nous ne saurons jamais
Ce que vraiment nous sommes
Ce qu’il reste aujourd’hui
De la folie des hommes
De terribles enragés,
Un goût de perdition
La rage de la jeunesse
A travers métal et béton
Sur les vestiges ternis
De cette terre des hommes
Ce qu’il reste aujourd’hui
Aux jeunes crados que nous sommes
Qu’un terrain vague
A perte de vue
Souvenir de bêtise humaine
Et de société déchue
Banlieusards nous sommes
Et banlieusards nous resterons
Contre la folie des hommes
Et contre toutes les oppressions
Banlieusards nous sommes
Banlieusards nous resterons
Contre la folie des hommes
Toujours nous nous dresserons
Une bête sanguinaire
Au jugement arbitaire
Exécutions sommaires
Poussière à la poussière
Corps imbibés d’essence
Le grésil de la chair
Les yeux exorbités
Masse humaine enflamée
Groupes révolutionnaires
Style para-militaire
D’une époque stagnante
De chair bien saignante
On ne peut plus parler
De fastes et gloires passées
Sans tous ces gens tués
Au nom des libertés
Un Fokker dans le ciel
Ejacule ses bombes
Sifflant à mes oreilles
Mon village s’éffondre
Tout les morts ensevelis
En terre de Sibérie
Ont du payer le prix
Face à la tyrannie
Révisionismes flétris
Carcasses et débris
Où sont mes compagnons
Tant de désillusions
L’histoire est malade
D’idéaux ternis
Et dans ma tête grondent
Colère et mépris
L’armée à débarqué
Ensanglantant la grève
Les chiens sont déchaînés
La destruction s’achève
Des corps inanimés
Tout au fond des tranchées
Gigantesque charnier
Une terre assassinée
Si l’idée avait plu
C’est que l’espoir est têtu
Le socialisme est mort
Le capital endort
Libéraux gâteux
Je ne jouerai pas le jeu
Les mains de l’Occident
Sont couvertes de sang
Pour tous mes camarades
Morts pour la liberté
Ces guerres n’ont engendré
Qu’une mort apprivoisée
Aliénation politique…
Lumpen prolétariat,
Choc des classes et coups d’état
Rapports de domination
Empire de désinformation
Pouvoir des mass-médias
Et le peuple se soumettra
A dictature technocrate
Au manifeste phallocrate
Des conglomérats masqués
Pour profits d’information
Avec intérêts financiers
Sur contrôles et oppressions
Triste relation synthétique
Des nouvelles asseptisées
Plutôt brutales et hystériques
Vide quotidien télévisé
Et comme la crise persiste
Certains encore résistent
Contre la ploutocratie
Parlent toujours d’autonomie
Mais la propagande tient l’esprit
De toute idéologie
Autre forme de tyrannie
Obscurantisme prise de partis
Ce qui reste des interdits
Ce qui reste on l’oublie
Peu d’intérêt à la vie
Et très peu d’espoir aujourd’hui
Un terminal nihiliste
Sur fond rouge terroriste
Une dernière touche d’idéalisme
Contre l’impérial matérialisme
Une bonne bière dans l’estomac
C’est meilleur quand ça repasse deux fois
Une bonne bière aller-retour
Et fini la bière pour toujours
T’a du vomi tout partout
Ferme ta gueule et ravale tout
Pour te saoûler la prochaine fois
Oublie la bière, vive la vodka !
C’est l’alcool qui tue
C’est l’alcool qui rends fou
C’est lorsque j’ai trop bu
Qu’alors tout devient flou
Une sortie nocturne
Et dans ma tête tout vibre
Compagne d’infortune
Une bouteille gros calibre
J’irai m’écraser
Quelque part au bord d’un quai
Pour noyer mes angoisses
Défier le temps qui passe
La bouteille vidée
Je trouverai le sommeil
Celui de cette cité
Qu’y’est toujours morne à mon réveil
Bonheurs éphémères
Erreurs de la vie
Tristes et vaines chimères
La misère sourit
Juste un peu d’affection
Pour les saoûlons brûlés
Une petite chanson
Pour buveurs attardés
Toi le trompe-la-mort de la périphérie
Et pour qui l’apathie est la pire ennemie
T’t’es foutu dans de beaux draps en cherchant l’aventure
Où est-ce qu’il n’fallait pas, dans les lieux insécures
Le pouvoir, le pognon, une relation malsaine
Comme une malédiction, plutôt couleur de haine
Et tu t’es fait pièger par des traîtres sur mesure
Et dans cet univers terne, tu te perds à vive allure
Sur tes épaules ton avenir plutôt lourd de menaces
Tu sens le poids du crime, cette idée te tracasse
Un maximum de chute pour toutes les utopies
Mais c’t’encore ceux qui luttent qui restent les moins pourris
Depuis que t’es tout petit tu connais ce quartier
Alors quand tombera la nuit, le bal va commencer
Une réponse très brutale pour une vengeance légitime
Une peine totale et des vies qu’on supprime
Parce que le vent fut semé, le tempête sera récoltée
Oh que la vengeance est douce lorsque la haine vous pousse
Un acte de vengeance comme une mauvaise blague
Un règlement de comptes à l’ombre des terrains vagues
Lorsque le simple voyou fait sa revanche au couteau
On retrouve le crâne fracassé d’un cadavre dans le caniveau
Une histoire de cons qui finit assez mal
Avec des débuts comme ça, ça ne pouvait qu’être fatal
Un cauchemar sous plastique dans des sacs de poubelle
Du ciment plein les bottes et des trous dans la cervelle
Parce que le vent fut semé, la tempête sera récoltée
Oh que la vengeance est douce lorsque la haine vous pousse
Lorsque chaque soir la nuit tombe
Que félinement tu sors de ta tombe
Je ne crains plus ton baiser vampire
Et je suis soumis à tous tes désirs
Mes rêves sont hantés par ton image
Alors que le jour ton absence m’enrage
Toute résistance m’est inutile
Et mon énergie fuit de façon futile
Kassandra
Comme j’aimerais avoir la force de te tuer
Et de ta douce emprise pouvoir m’échapper
Mais sous tes cheveux noirs je fixe ton visage blême
Et je sais que malgré tout, je t’aime
Toi, Dracula au féminin
Pierre angulaire de mon destin
Nosfératu qui se nourrit d’amour
Ta morsure m’affectera toujours
Mais pourquoi ce sourire si cruel
Et dans tes yeux de chat cette étincelle
Lorsque subjugué par ton appel
Je viens jusqu’à toi ma belle
C’est lorsque tu n’es pas là que je me meurs,
Et que j’erre dans la ville sans aucune peur
C’est sûrement sous ta pierre tombale
Que se poursuivera cet amour fatal
Dans les bas-fonds de la cité
Errant dans le métro
Comme au sein de cette société
Où l’on sent qu’on est de trop
Ensemble nous marchons
Sans gêne nous hurlons
Notre insatisfaction
Et notre besoin d’évasion
Inégalités sociales
Où est donc la justice ?
Une autre crise économique
Un gouvernement d’imposteurs
Une pollution grandissante
On nous masque l’évidence
Et lorsqu’on demande des comptes
On nous réponds par la force
Est-ce pure naïveté
Que de croire à un monde meilleur ?
Moi les armes du pouvoir
Ne m’font plus tellement peur
Marre qu’ces couleurs soient bannies
Comme une marque qu’on interdit
Je les arborerai que vous en déplaise
Envers et contre ceux qui se taisent
Car sachez que cet échiquier
Est symbole de notre amitié
Et sachez que ces damiers
Scellent à jamais notre unité
Ensemble on peut tout changer
En se serrant les coudes, ca peut s’améliorer
Mais en restant à genoux devant le pouvoir
Vous n’aurez contribué qu’à rendre ce monde plus noir
Sortons de notre indifférence
Et donnons nous une dernière chance
Et voyons c’qu’y’aura de nouveau
Demain à l’ombre des drapeaux
Instrumental
Vent de panique
Odeur de scandale
Une star synthétique
Aux apparences glaciales
Importe peu l’éthique
Les positions sociales
Ce ne sont que désirs lubriques
Sur fond pop musical
Rebelles de carton
Pour pions de faiblesse
Fausse provocation
Simple question de commerce
L’originalité
N’est plus que reprise
Aliénante nouveauté
Adolescence soumise
Armes sexuelles
De plate convoîtise
Restez belles
Détournez-nous de la crise
Car le jour viendra
Où tomberont les masques
Le temps passera
Vous deviendrez corps flasques
Errant à jamais
Dans les journaux à potins
Lecture de chevet
D’imbéciles moyens
Qui se souviendront encore
Du dernier coup d’éclat
De votre triste sort
D’antique vedettariat
Ah nous n’voulons pas du star system
Et nous crachons sur le star system
Et nous dégueulons sur le star system
Car nous refusons le star system
La blancheur de ta race
La pureté de ton sang
Tu veux laisser ta trace
Mais sans sortir du rang
En luttant pour l’honneur
Le drapeau, la patrie
En misant sur la peur
Tu rêves de tyrannie
Oi ! Oi ! Oi !
Guerrier de l’ordre nouveau
Combattant de la rue
Tu veux jouer les héros
D’une croisade sans issue
L’empire que tu défends
Amorçe son déclin
Et tes actes inconscients
Le mèneront à sa fin
Il faut tirer leçon
Des gouffres de l’histoire
La force de la nation
Est toujours illusoire
Règne de la swastika
Doublée de croix-celtique
Intérêt de l’état ?
Non! Tout cela n’est qu’esthétique
T’as cherché la violence
Et puis tu l’a trouvée
C’est ta propre faiblesse
Qui t’aura achevé
De toute manière y’aura
Toujours plus fort que toi
Car la jeunesse est libre
Et crois-moi elle le restera
Sous notre banière noire
Nous resterons unis
En reniant les fascistes
Et les néo-nazis
Nous nous battrons aussi
Peut-être à l’occasion
Si c’est ca qui peut mener
A votre perdition
Sous la lame ma chair est tendre
La vie, la mort… quelle différence ?
Je me perds dans ces méandres
Dans les ténèbres d’mon inconscience
Mon sang coule si chaud entre mes doigts
Un vide glacial s’installe en moi
Dans cette sombre ruelle, crevé comme un chien
Vaut mieux plus de penser à rien
Il est trop tard ma vie se consume
Ma mort c’est le système qui l’assume
On dit qu’elle arrive toujours à l’heure
Alors qu’elle m’délivre de mon malheur
Le suicide solution facile
Quand la vie n’tient plus qu’a un fil
Qu’un autre moyen de se faire violence
Quand on a sombré dans la démence
Celle d’une réalite ternie
Celle d’un futur que déjà j’oublie
J’ai rendez-vous avec elle
A l’aube d’une journée cruelle
Triste rendez-vous
Triste rendez-vous
Et demain dans la méga-cité
Le corps d’un autre jeune suicidé
Victime de sa propre haine
D’l’humanité nord-américaine